Que sont-ils devenus ?
Au terme de mes neuf mois en Birmanie entre 2015 et 2016 autour du projet Birmanie Responsable, je suis rentrée en France, le coeur et la tête emplis de souvenirs, de rencontres et d’espoirs pour ce pays qui venait d’élire pour la première fois un régime (quasi) démocratique.
Hélas, cela ne devait pas durer. En 2017 déjà, la communauté des Rohingyas, l’une des minorités les plus persécutées au monde selon l’ONU, subit à nouveau des massacres et près de 380 000 personnes quittent le pays en catastrophe.
Puis c’est en février 2021 que la junte militaire fait un coup d’état, reprenant le pouvoir qu’elle n’avait jamais vraiment lâché. Depuis, beaucoup d’amis ont quitté le pays, comme nombre de photoreporters menacés, ou ont rejoint des armées rebelles pour combattre l’armée birmane.
Je pense encore à eux tous, à tous ces jeunes pleins de rêves que j’ai interviewés et qui ont dû mettre leurs envies en pause, encore.
Pour certains, la vie a continué, mais les conditions sont plus que difficiles. J’ai voulu leur rendre hommage avec une série de portraits au cyanotype, un procédé intemporel qui permet de réaliser les tirages entièrement à la main.
Je parle de ma photo “La rêveuse de Yangon” à l’exposition Mirages et Instantanés :